mercredi 3 décembre 2025

Cas d'étude sur la Manipulation

 Éditorial du New York Times, par le comité de rédaction.

Étant donné tout le bruit conspirationniste entourant l’affaire Jeffrey Epstein, on comprend pourquoi certains Américains sont aujourd’hui tentés de détourner le regard. Pourtant, elle mérite de l’attention, car elle est devenue une étude de cas sur la manière dont le président Trump et ses conseillers manipulent le public et abusent du pouvoir. Même si les dossiers Epstein que le département de la Justice doit publier d’ici le 19 décembre ne contiennent aucune révélation significative concernant M. Trump, le président est déjà coupable d’avoir fait preuve de mépris envers le public à presque chaque étape de cette affaire.
Si M. Trump était n’importe quel autre président américain, sa relation personnelle avec M. Epstein constituerait à elle seule un scandale majeur. Les deux hommes ont autrefois été amis et aimaient plaisanter sur leur réputation de chasseurs de femmes. « Il est très agréable à fréquenter », déclarait M. Trump à propos de M. Epstein dans un portrait publié en 2002 dans un magazine. « On dit même qu’il aime les belles femmes autant que moi, et beaucoup d’entre elles sont plutôt jeunes. »
Dans un mot d’anniversaire grossier adressé à M. Epstein en 2003, M. Trump aurait apparemment signé son nom à l’emplacement des poils pubiens dans le dessin d’un corps de femme nue. La note contient la phrase : « que chaque jour soit un autre merveilleux secret. » Les deux hommes se sont brouillés, pour des raisons peu claires, avant que M. Epstein ne plaide coupable en 2008 à des accusations liées à un comportement sexuel impliquant une fille de 16 ans. En 2019, alors que le monde de M. Epstein s’effondrait, il écrivait dans un e-mail à propos de M. Trump : « Bien sûr qu’il était au courant pour les filles. »
Au moment de la campagne présidentielle de 2024, l’affaire Epstein était devenue une obsession MAGA, en lien avec les relations de M. Epstein avec des personnes puissantes, dont certaines étaient démocrates. Et la campagne de M. Trump se faisait un plaisir d’exploiter ces spéculations à des fins politiques. Il a indiqué dans des interviews qu’il publierait les dossiers, et ses alliés sont allés plus loin, encourageant les théories du complot.
JD Vance, colistier de M. Trump, a déclaré que la publication de ces dossiers était « importante ». Donald Trump Jr. a spéculé que les adversaires de son père « essayaient de protéger ces pédophiles ». Elon Musk affirma : « Si Kamala reçoit autant de soutien, c’est en partie parce que, si Trump gagne, la liste des clients d’Epstein deviendra publique. Et certains des milliardaires qui soutiennent Kamala en sont terrifiés. »
Une fois revenu à la présidence, M. Trump avait le pouvoir de faire ce qu’il avait indiqué vouloir faire : ordonner une large diffusion des dossiers. Il ne l’a pas fait. Au lieu de cela, ses subordonnés ont tenté de donner l’impression qu’ils étaient des champions de la transparence tout en évitant de publier de nouvelles informations.
Le calendrier est accablant. Fin février, des responsables de l’administration ont invité des influenceurs de droite à la Maison Blanche et leur ont remis des classeurs de documents Epstein, bien que certains participants aient été déçus qu’ils contiennent peu de nouveautés. Deux jours plus tard, la procureure générale, Pam Bondi, a proclamé que les Américains obtiendraient « l’intégralité des dossiers Epstein », avec des caviardages pour « protéger les informations du grand jury et les témoins confidentiels ». En mars, elle a parlé publiquement d’une « cargaison » de nouvelles preuves que son département avait récemment reçues. « Tout sera rendu public », affirmait Mme Bondi.
Mais l’approche de l’administration a changé — après que Mme Bondi a informé M. Trump que son nom apparaissait dans les dossiers. « Vous parlez encore de Jeffrey Epstein ? » a lancé le président aux journalistes en juillet. « On parle de ce type depuis des années. » Ce mois-là, le département de la Justice a déclaré ne pas avoir de liste de clients et cesser de divulguer du matériel lié à Epstein.
Pendant la campagne de 2024, l’équipe Trump avait profité du fait d’alimenter les spéculations ; une fois au pouvoir, et apparemment inquiète de la vulnérabilité de M. Trump, son opportunisme a été exposé.
À ce stade, M. Trump s’est engagé dans un effort agressif pour empêcher la publication d’informations supplémentaires. Après que deux membres de la Chambre — Ro Khanna, démocrate de Californie, et Thomas Massie, républicain du Kentucky — ont lancé une pétition pour ordonner cette publication, M. Trump a attaqué M. Massie pour manque de loyauté et a tenté d’intimider d’autres républicains pour qu’ils ne la signent pas. Il semble avoir fait pression sur Mike Johnson, le président de la Chambre, pour qu’il utilise des manœuvres procédurales afin d’empêcher la tenue d’un vote. Il s’est emporté sur les réseaux sociaux contre des « anciens partisans » pour avoir alimenté « le canular Jeffrey Epstein ». En juillet, il est devenu le premier président en exercice à déposer une plainte personnelle en diffamation contre une organisation médiatique lorsqu’il a poursuivi la société mère du Wall Street Journal et deux de ses journalistes pour leur article sur la note d’anniversaire d’Epstein. Le Journal a défendu son article.
À l’automne, alors qu’il devenait clair que la pétition Khanna-Massie aboutirait et que la Chambre adopterait un projet de loi imposant davantage de divulgations, M. Trump s’est à nouveau ravisé. D’abord, il a instrumentalisé le département de la Justice à des fins partisanes et lui a ordonné d’enquêter uniquement sur les liens de M. Epstein avec les démocrates — et non avec les républicains. Enfin, deux jours avant le vote prévu, M. Trump a inversé sa position sur le projet de loi, a exhorté les républicains à voter pour, puis a absurdement revendiqué le mérite de son adoption.
Il a signé la loi le 19 novembre, obligeant le département de la Justice à publier les dossiers dans un délai de 30 jours. La loi autorise la dissimulation des informations concernant les victimes ainsi que la rétention de documents liés à la défense nationale ou à une enquête fédérale en cours.
Nous tenons à souligner que nous avons des réserves concernant la publication de ces dossiers. Les documents d’enquête ne font normalement pas partie du dossier public, et ce pour une raison. Ils contiennent généralement un mélange de faits, de spéculations et de pistes erronées, et peuvent nuire injustement à des réputations. Ils peuvent parfois blesser les victimes. Nous reconnaissons également que l’affaire Epstein n’est pas typique. Elle a révélé une forme de pourriture morale dans certains cercles de l’élite américaine, car M. Epstein est resté présent dans certains de ces milieux longtemps après avoir dû s’inscrire comme délinquant sexuel. Bon nombre de ses victimes, se sentant trahies par le système judiciaire, souhaitent légitimement que les dossiers deviennent publics. Beaucoup d’autres Américains veulent avoir la possibilité d’évaluer la conduite des enquêteurs et des procureurs, ainsi que celle des amis influents de M. Epstein.
Même si la question de la publication des dossiers est complexe, le comportement de M. Trump a été indéfendable. Sa campagne a tiré profit de crimes monstrueux pour en retirer un avantage politique. Il a trompé le public américain sur ses relations avec M. Epstein et sur son attitude à l’égard de la publication des dossiers. Il a politisé le département de la Justice dans cette affaire, comme dans tant d’autres.
Désormais, alors que ce même département sera chargé de caviarder les documents pour protéger des personnes innocentes, la sécurité nationale et des enquêtes en cours, les Américains devraient considérer le résultat de ce processus avec scepticisme. Tout porte à croire que l’administration Trump exploitera ce processus pour protéger ses alliés mentionnés dans les dossiers (à commencer par le président lui-même) et pour embarrasser les démocrates et autres adversaires perçus. Le Congrès doit se tenir prêt à défier M. Trump à nouveau sur ce sujet et à enquêter sur la manière dont le département de la Justice gérera cette publication.
Quelle que soit la fréquence à laquelle le nom de M. Trump apparaît dans les dossiers, les Américains ne doivent pas abaisser leurs standards. Ils doivent exiger davantage de leurs présidents, même de celui-ci.

Le secrétaire à la Défense Hegseth semble être un criminel de guerre.

 Revue de presse, 2 décembre, - 15 -

Par George Will, chroniqueur politique en politique et affaires intérieures et étrangères.
Publié dans le Washington Post
Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth semble être un criminel de guerre. Sans guerre. Un accomplissement intéressant.
En 1967, le romancier Gwyn Griffin a publié un roman sur la Seconde Guerre mondiale, « An Operational Necessity », qui, 58 ans plus tard, redevient pertinent. Selon les lois de la guerre, il est interdit d’attaquer les survivants d’un navire coulé. Mais un commandant de sous-marin allemand, après avoir coulé un navire français, ordonne le mitraillage de l’équipage du navire, de peur que leur survie ne mette en danger ses hommes en révélant où opère son submersible. Dans le dénouement dramatique du livre, un tribunal d’après-guerre examine le calcul moral du commandant allemand.
Aucune nécessité opérationnelle ne justifiait l’ordre de facto de Hegseth de tuer deux survivants accrochés à l’épave de l’un des prétendus bateaux de trafiquants de drogue détruits par les forces américaines près du Venezuela. Son ordre a été rapporté par le Washington Post grâce à deux sources (« L’ordre était de tuer tout le monde », a dit l’une d’elles) et n’a pas été explicitement démenti par Hegseth. Le président Donald Trump affirme que Hegseth lui a dit qu’il (Hegseth) « a déclaré ne pas avoir dit cela ». Si Trump dit la vérité au sujet de Hegseth, et si Hegseth dit la vérité à Trump, il est étrange que (selon le report du Post) le commandant de l’opération de destruction du bateau ait dit qu’il avait ordonné l’attaque contre les survivants pour se conformer à l’ordre de Hegseth.
Quarante-quatre jours après la mort des survivants, l’amiral quatre étoiles à la tête du Commandement Sud des États-Unis a annoncé qu’il quitterait ce poste après seulement un an, alors qu’il s’agit habituellement d’un mandat de trois ans. Il n’en a pas expliqué la raison. Les déductions sont toutefois permises.
Le meurtre des survivants par cette administration moralement délabrée devrait écœurer les Américains. Une nation incapable de honte est dangereuse — y compris pour elle-même. Comme l’a démontré le récent « plan de paix » pour l’Ukraine.
Marco Rubio, qui est secrétaire d’État et conseiller à la sécurité nationale de Trump, semblait n’être ni l’un ni l’autre lorsque le président a publié son plan en 28 points pour le démembrement de l’Ukraine. Le plan a été bricolé par des responsables de l’administration Trump et des responsables russes, sans participation ukrainienne. Il ressemble à une lettre de liste de souhaits que Vladimir Poutine aurait envoyée au Père Noël : l’Ukraine céderait des territoires que la Russie n’a pas réussi à capturer en presque quatre ans d’agression ; la Russie disposerait d’un droit de veto sur la composition de l’OTAN, les forces de maintien de la paix en Ukraine et la taille des forces armées ukrainiennes. Et plus encore.
Rubio, dont la versatilité bien connue en matière de convictions n’est peut-être pas infinie, a déclaré à certains de ses anciens collègues du Sénat, inquiets, que le plan était simplement une ouverture de la Russie — bien que Trump ait exigé que l’Ukraine l’accepte en quelques jours. Le sénateur républicain du Dakota du Sud, Mike Rounds, un orateur précis et mesuré, a rapporté que, lors d’un appel avec un groupe bipartisan de sénateurs, Rubio avait déclaré que le plan était une proposition russe : « Il nous a clairement indiqué que nous étions les destinataires d’une proposition transmise à l’un de nos représentants. Ce n’est pas notre recommandation. Ce n’est pas notre plan de paix. » Quelques heures plus tard, toutefois, Rubio s’est rétracté, déclarant sur les réseaux sociaux que les États-Unis avaient « rédigé » le plan.
Les errements de l’administration pourraient refléter plus que son incompétence caractéristique. Dans un monde qui s’assombrit, les faiblesses systémiques des démocraties prospères deviennent plus visibles.
Dans son livre de 1976, « The Cultural Contradictions of Capitalism », le sociologue de Harvard Daniel Bell soutenait que le succès du capitalisme mine les prérequis moraux et comportementaux du capitalisme lui-même. L’aisance matérielle produit une culture centrée sur le présent et la facilité, ce qui sape l’épargne, l’ardeur au travail, la discipline et la capacité à différer la gratification.
Les contradictions culturelles actuelles de la démocratie sont les suivantes : les majorités se votent des prestations publiques financées par des déficits, qui réquisitionnent la richesse des générations futures qui hériteront de la dette nationale. Les prestations sociales évinceraient les dépenses nécessaires à la sécurité nationale. Et une dépendance anesthésiante vis-à-vis du gouvernement engendre un repli sur soi, une indifférence aux dangers extérieurs et un refus des vérités difficiles.
Il y a deux semaines, le chef d’état-major de l’armée française a déclaré : « Nous avons le savoir-faire, et nous avons la force économique et démographique pour dissuader le régime de Moscou. Ce qui nous manque… c’est l’esprit qui accepte que nous devrons souffrir si nous voulons protéger ce que nous sommes. Si notre pays vacille parce qu’il n’est pas prêt à perdre ses enfants… ou à souffrir économiquement parce que la priorité doit être la production militaire, alors nous courons réellement un risque. »
Poutine a sûrement savouré la réaction française à ces paroles. Et il a remarqué que, concernant l’Ukraine et les attaques contre les bateaux près du Venezuela, l’administration Trump est incapable d’aligner ses versions. Cela est probablement dû à des raisons que Sir Walter Scott avait comprises :
« Oh, what a tangled web we weave, / when first we practise to deceive! » (« Oh, quel écheveau embrouillé nous tissons, quand nous commençons à tromper ! »)
Ce sont les Américains qui sont trompés.

dimanche 30 novembre 2025

The "best" computer for Linux

The "best" computer for Linux depends heavily on your **budget, use case, and personal preferences**.

The good news is that Linux runs on a vast range of hardware, often much better than Windows. Here’s a breakdown to help you decide.

### The Golden Rule: Hardware Compatibility

The single most important factor is **hardware compatibility**, specifically:

*   **Wi-Fi & Bluetooth:** Avoid Broadcom chipsets if possible. Intel and Qualcomm Atheros chipsets generally have the best, hassle-free support.
*   **Graphics (GPU):**
    *   **Intel Integrated Graphics:** Flawless support. The easiest and most reliable option.
    *   **AMD Graphics (Radeon):** Excellent support. The open-source `amdgpu` driver is built into the Linux kernel and works brilliantly out-of-the-box.
    *   **NVIDIA Graphics:** **Potentially problematic.** While NVIDIA offers powerful proprietary drivers, they can sometimes cause issues with suspend/resume, screen tearing, or complications with Wayland. They are workable but require more tinkering.
*   **Specialized Hardware:** Fingerprint readers, advanced touchpad gestures, and proprietary RGB lighting control can be hit-or-miss. Assume they might not work.

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### Top Recommendations by Category

Here are the best choices for different types of users.

#### 1. For the Best Out-of-the-Box Experience: Dell XPS & Lenovo ThinkPad

These two lines are legendary in the Linux community for their excellent compatibility and even official support.

*   **Dell XPS 13/15 (especially the Developer Edition):**
    *   **Why it's great:** Dell actually sells a "Developer Edition" of the XPS 13 with Ubuntu pre-installed. This means every component is certified to work perfectly. Even the Windows models are almost identical and have fantastic compatibility.
    *   **Best for:** Developers, professionals, and anyone who wants a premium, no-hassle Linux laptop.

*   **Lenovo ThinkPad (T-series, X-series, P-series):**
    *   **Why it's great:** ThinkPads are the workhorses of the Linux world. They are built like tanks, have fantastic keyboards, and have a long history of impeccable Linux compatibility. Lenovo also certifies many models for Ubuntu and Fedora.
    *   **Best for:** Programmers, sysadmins, students, and anyone who values durability and a great typing experience. The **ThinkPad T14** or **X1 Carbon** are classic choices.

#### 2. For the Budget-Conscious User: Refurbished Business Laptops

This is arguably the **best value for money**.

*   **Refurbished Lenovo ThinkPad (T480, T490, X280, etc.):**
    *   You can find these for a fraction of their original price. They are built to a higher standard than most new consumer-grade laptops and are fully compatible with Linux.
*   **Dell Latitude Series:**
    *   Similar to ThinkPads, Dell's business Latitude line is robust and well-supported.

#### 3. For Building Your Own Desktop PC

This gives you the most control to ensure 100% compatibility.

*   **CPU:** Both Intel and AMD Ryzen are excellent choices.
*   **Motherboard:** Stick with major brands (ASUS, Gigabyte, MSI, ASRock). Most work fine.
*   **GPU:** **Choose AMD.** An AMD Radeon graphics card will give you a seamless, out-of-the-box experience with the open-source drivers. It's the path of least resistance.
*   **Wi-Fi:** Get a motherboard with an **Intel Wi-Fi card** or buy a separate one. Avoid Killer Networking cards.

#### 4. For Apple Users: MacBook Pro (with a caveat)

*   **Older Intel-based MacBook Pros (pre-2020):** Linux runs fairly well on these, but you may face challenges with the T2 security chip (affecting audio and the keyboard/touchpad during install) and the custom Apple hardware.
*   **Newer Apple Silicon (M1/M2/M3):** **Not recommended for beginners.** The project [Asahi Linux](https://asahilinux.org/) is doing incredible work to port Linux to Apple Silicon, and it's now very usable for a desktop, but it's still an alpha-level project and requires technical expertise to install and use.

#### 5. For the Purist: Linux-First Hardware Vendors

These companies sell laptops and desktops with Linux pre-installed, guaranteeing a perfect experience.

*   **System76 (USA):** They build their own hardware and create the Pop!\_OS distribution. Excellent support and quality.
*   **Tuxedo Computers (Germany):** A wide range of powerful, customizable laptops and desktops with their own Tuxedo OS (based on Ubuntu).
*   **Framework Laptop:** The modular, repairable laptop. They have excellent Linux support, and it's a fantastic choice for tinkerers and eco-conscious users.
*   **Juno Computers (UK):** Another great vendor offering laptops with Linux pre-installed.

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### What to Avoid or Be Cautious Of

1.  **NVIDIA Optimus (Laptops with both Intel & NVIDIA GPUs):** While support has improved (e.g., with Pop!\_OS's built-in handling), it can still be a source of headaches compared to a single-GPU system.
2.  **Cutting-Edge, Exotic Hardware:** Brand new, just-released hardware might not have kernel support yet. It can take a few months for support to mature.
3.  **Very Cheap, No-Name Laptops:** They often use the cheapest, most proprietary components with no Linux driver support.

### Quick Summary & Final Advice

| Your Profile | Best Recommendation |
| :--- | :--- |
| **No Fuss, Premium Experience** | **Dell XPS 13/15** or **Lenovo ThinkPad X1 Carbon** |
| **Best Value / On a Budget** | **Refurbished Lenovo ThinkPad** (T480, etc.) |
| **Building a Desktop** | **AMD CPU + AMD GPU + Intel Wi-Fi** |
| **Supporting the Linux Ecosystem** | **System76**, **Tuxedo**, or **Framework** |

**Final Tip:** Before you buy any laptop, do a quick search for "`<laptop model> Linux`" or "`<laptop model> Ubuntu`" to see forum posts and reviews about people's experiences. This is the best way to catch any potential deal-breaking issues.

Happy computing

vendredi 28 novembre 2025

L’hypothèse de la simulation n’est pas viable.

L’hypothèse de la simulation n’est pas viable.

  

 Voici trois manières simples et accessibles de saisir le sens de cet argument :

1. L’analogie du littoral (La carte n’est pas le territoire)

Notre erreur la plus fondamentale est de confondre la description avec l’objet.

• Le concept : Imaginez une carte d’une île. Une ligne noire irrégulière y représente le littoral. Le littoral réel ne se réfère pas à cette carte pour déterminer où l’eau doit s’arrêter. La carte est une esquisse statique et simplifiée ; le littoral est une réalité physique, humide et mouvante.

• L’argument : Dire que l’univers « obéit » aux mathématiques revient à dire que l’océan obéit au tracé d’une carte. Les équations mathématiques ne sont que « l’encre » que les humains utilisent pour appréhender la réalité. La réalité est le territoire ; les mathématiques ne sont que l’outil qui nous permet de nous y repérer.

———
2. L’orbite contre l’algorithme (Existence contre calcul)

Ce point remet directement en question la « théorie de la simulation » en distinguant l’action de l’être. • Le concept : Lorsqu'une planète orbite autour d'une étoile, elle n'exécute pas un programme informatique. Elle ne s'arrête pas pour calculer une dérivée ou résoudre une équation différentielle avant de passer à la position suivante.

• L'argument : La planète se déplace simplement dans l'espace géométrique réel. La théorie de la simulation suppose que l'univers est un « code exécutable » (un calcul discret), alors que l'univers est continu. Affirmer que l'univers est une simulation parce qu'il correspond à nos algorithmes revient à affirmer qu'un arbre est fait d'encre simplement parce qu'on l'a dessiné. L'univers ne calcule pas son prochain mouvement ; il existe, tout simplement.

——— 3. La preuve par « patchwork » (Les modèles sont erronés, la réalité est un tout)

Si l'univers était fait de mathématiques, nos mathématiques s'y adapteraient parfaitement. Or, nos mathématiques sont constamment en train de se briser.

• Le concept : La physique newtonienne fonctionnait parfaitement jusqu'à ce que les choses se déplacent trop vite. Nous avons alors eu besoin de la relativité. La relativité fonctionnait parfaitement jusqu'à ce que les choses deviennent trop petites. Nous avons alors eu besoin de la mécanique quantique. Nous « rafistolons » constamment nos mathématiques pour qu'elles restent en phase avec la réalité. L’argument : Si l’univers était une structure mathématique, il serait soumis aux limites des mathématiques (comme les théorèmes d’incomplétude de Gödel). Il serait incomplet. Or, l’univers existe de manière complète et cohérente, sans qu’il soit nécessaire de le démontrer. Le fait que nous devions constamment modifier nos équations prouve que le « territoire physique » est premier et que les « mathématiques » ne sont qu’un langage secondaire et imparfait.

——— Résumé d’un point de vue parcimonieux :

Ces trois points rejoignent votre conception de la parcimonie ontologique. En rejetant l’idée que l’univers « est » des mathématiques ou « est » une simulation, nous évitons de créer une « dimension imaginaire » abstraite de code ou de lois existant hors de l’espace. Nous acceptons plutôt que les phénomènes biologiques et physiques soient autosuffisants au sein d’un espace géométrique réel, orthogonal et structuré.

 


 Q : Pourquoi l'Univers n'« obéit » pas aux mathématiques ?

R : La carte n'est pas le territoire !

On se demande souvent : « Pourquoi l'Univers obéit-il si parfaitement aux lois mathématiques ? »

Galilée a observé que l'Univers est « écrit dans le langage des mathématiques » (Il Saggiatore). Il avait raison : les mathématiques sont le langage que nous utilisons pour lire le livre de la nature, mais nous avons commis une erreur fondamentale en confondant ce langage avec la réalité qu'il décrit.

Croire que l'Univers obéit parfaitement aux mathématiques relève d'un biais de survie. Nous nous concentrons sur les systèmes isolés où nos équations fonctionnent à merveille – comme le mouvement des planètes – et ignorons la vaste et complexe majorité de la réalité (biologie, turbulence, conscience) où les descriptions mathématiques sont approximatives, statistiques, voire inexistantes.

Croire que l'Univers est mathématique, c'est commettre une erreur de catégorie fondamentale. Comme l'a si bien dit Alfred Korzybski : « La carte n'est pas le territoire. »

Lorsqu'une planète orbite autour d'une étoile, elle ne calcule pas une dérivée ; elle se déplace simplement dans l'espace géométrique réel. L'équation n'est que la carte que nous avons tracée pour suivre son évolution. Dire que la planète « obéit » à l'équation revient à dire qu'un littoral obéit à la ligne brisée d'une carte.

C'est pourquoi le statisticien George Box nous a rappelé que « Tous les modèles sont faux, mais certains sont utiles ».

Nos lois physiques sont presque toujours des idéalisations. La physique newtonienne fonctionnait parfaitement jusqu'à ce que l'on se déplace trop vite (relativité). La relativité fonctionne parfaitement jusqu'à ce que l'on devienne trop petit (mécanique quantique). Nous ajustons constamment les mathématiques pour qu'elles correspondent à la réalité, prouvant ainsi que le domaine physique est primordial et les mathématiques secondaires.

Enfin, si l'univers était une structure mathématique, il serait soumis aux limites des mathématiques elles-mêmes. Les théorèmes d'incomplétude de Kurt Gödel ont démontré que dans tout système logique complexe, il existe des vérités qui ne peuvent être prouvées au sein de ce système. Si l'univers était mathématique, il serait incomplet.

Or, l'univers existe de manière complète et cohérente sans qu'aucune preuve ne soit nécessaire. La véritable parcimonie nous invite à cesser de contraindre l'univers à des dimensions abstraites et « imaginaires » simplement pour faire fonctionner nos équations.

L'univers n'obéit pas à nos mathématiques ; nos mathématiques ne sont qu'un langage humain qui peine à décrire l'espace géométrique réel.

——— De plus, si l'univers n'« obéit » pas strictement aux lois mathématiques, la déduction selon laquelle la réalité est une simulation numérique et algorithmique est vouée à l'échec. La théorie de la simulation repose entièrement sur l'hypothèse que la physique est un code exécutable, or le code n'est qu'un sous-ensemble rigide et discret des mathématiques — une carte que nous dessinons pour approximer le territoire. Affirmer que l'univers est une simulation parce qu'il correspond à nos algorithmes est l'erreur de catégorie ultime ; c'est comme affirmer qu'un arbre est fait d'encre simplement parce qu'on en a dessiné un dessin. L'espace géométrique réel est continu et existe sans calcul, tandis qu'une simulation est discrète et soumise aux limites strictes de la calculabilité décrites par Turing. L'univers ne calcule pas ; il est.

———

 

Martin Ciupa

 

jeudi 27 novembre 2025

Quatre chiffres importants sur l'IA

 70

L’intelligence artificielle fêtera son 70e anniversaire en 2026. En effet, c’est en 1956 que la Conférence de Dartmouth établit l’intelligence artificielle comme une discipline à part entière. « Chaque aspect de l’apprentissage ou toute autre caractéristique de l’intelligence peut en principe être décrit avec une telle précision qu’il est possible de créer une machine capable de le simuler », décrit un rapport de l’UNESCO, qui cite John McCarthy, un des instigateurs de cette conférence internationale qui a rassemblé 20 chercheurs au Collège Dartmouth, situé à trois heures de route de Montréal, au New Hampshire. Le budget de la conférence s’élevait à 7500 $ US. En comparaison, en 2026, ce sont 1300 milliards de dollars américains qui seront investis en IA dans le monde, selon UBS.

945

D’ici à 2030, la consommation mondiale d’électricité des centres de données devrait passer de 415 à 945 térawattheures, selon un rapport publié en avril par l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Au cours des cinq prochaines années, l’intelligence artificielle générative fera plus que doubler les besoins en électricité des parcs de serveurs, portant leur consommation à 3 % de la demande mondiale. Cela correspond à 1,5 fois la production totale d’électricité du Canada au cours de l’année 2023, qui était de 613 térawattheures, selon Statistique Canada. Déjà, en 2024, les centres de données consommaient 20 % de l’approvisionnement annuel en électricité de l’Irlande, et 25 % de celui de l’État de Virginie. Au Québec, on prévoit que les centres de données multiplieront leur consommation d’électricité par sept d’ici 2035.

25 %

Un emploi sur quatre (25 %) dans le monde est potentiellement exposé à l’automatisation par l’intelligence artificielle générative, selon un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) publié en mai 2025. Dans les pays à revenus élevés, ce sont même 34 % des emplois qui sont susceptibles d’être automatisés. Le rapport souligne toutefois que le scénario le plus probable est que ces emplois seront transformés plutôt que supprimés. Dans les pays riches, les emplois les plus exposés à l’automatisation représentent 9,6 % de l’emploi des femmes contre 3,5 % pour les hommes. Parmi les métiers les plus hautement exposés figurent les dactylographes, les commis à la comptabilité et à la paie, les courtiers en valeurs mobilières, les analystes financiers, les vendeurs en centre d’appels et les développeurs web.

2027

À la fin de l’année 2027, les intelligences artificielles se seront améliorées au point qu’elles seront meilleures que les humains dans tous les domaines, avance Daniel Kokotajlo, ancien chercheur d’OpenAI, cité par la BBC. Il dirige l’AI Futures Project (AI-2027). Cet OBNL situé en Californie prédit des scénarios de développement de l’IA. L’année 2027 marquerait un tournant, affirme-t-il : l’IA se désintéresserait de la morale et de l’éthique. La rivalité entre les États-Unis et la Chine stimulera les investissements de part et d’autre. Au milieu des années 2030, l’IA tuerait les humains avec des armes biologiques invisibles. Gary Marcus, chercheur américain en sciences cognitives et un des principaux détracteurs d’AI2027, juge ce scénario non pas impossible, mais extrêmement improbable, précise la BBC.


mardi 18 novembre 2025

la baie d'Hudson

 Dans même pas 20 000 ans, la baie d'Hudson n'existera plus. Et la baie James aura disparu bien avant cela. Qu'est-ce qui me permet de faire cette affirmation? Parce qu'il y a relèvement isostatique, bref, soulèvement de l'écorce terrestre, partout où l'inlandsis laurentidien se trouvait, surtout là où il était le plus épais et on sait qu’il atteignait jusqu'à quatre kilomètres d'altitude par endroit, le point de référence étant le niveau moyen des océans. Il s'est installé peu à peu au début de la glaciation wisconsinienne, il y a 110 000 ans et a disparu il y a 8 000 ans, dans le nord du Québec. Les terres remontent graduellement depuis qu'elles ont été libérées du poids du grand glacier nord-américain, sa masse ayant été présente pendant presque 100 000 ans. Le littoral ouest de la baie d'Hudson est considéré comme un des secteurs les plus remarquables de ce phénomène, qui se poursuit encore de nos jours au rythme de un mètre par siècle. Il est particulièrement visible dans les zones plates des basses terres de la côte. Il ne faut pas être un grand mathématicien pour faire le calcul à partir des données disponibles et tirer une conclusion. Quelle est la profondeur maximale de la mer d'Hudson? Elle a une profondeur moyenne de 128 mètres et une profondeur maximale de 259 mètres. Un mètre d'élévation du sol par siècle, ça donne en moyenne 12 800 ans et au maximum 25 900 »ans. Ceci dit, doit-on prendre en compte le poids de l'eau qu'on retrouve actuellement dans cet immense bassin pour contrecarrer l'isostasie? Il y a des fluides dans le manteau terrestre qui font davantage le poids pour ramener à son état de sphère la Terre, sa croûte, comme un bateau sur l'eau, suivant le principe d'Archimède.




Guillaume Couture

 

Je ne t'ai pas oublié.

Ta passion pour les mots, leur étimologie,  l'art du bon français m'avaient impresionnés.

Tu es parti trop vite, avec un avenir prometteur!

 

samedi 15 novembre 2025

Le temps n'est peut-être pas unidimensionnel

  Des scientifiques affirment que le temps n'est peut-être pas unidimensionnel !


Une nouvelle théorie suggère que le temps s'écoule dans trois directions, façonnant l'espace lui-même, et pourrait enfin unifier la relativité et la physique quantique.


Proposée par le Dr Gunther Kletetschka de l'Université d'Alaska Fairbanks, cette théorie postule que le temps possède trois dimensions, et non une seule. Selon ses recherches, l'espace n'est pas le fondement de la réalité, mais plutôt un sous-produit du temps multidimensionnel, à l'image d'une image peinte sur une toile temporelle. Le modèle suggère un univers composé de six dimensions : trois spatiales et trois temporelles.




jeudi 6 novembre 2025

Michel Siffre

 En 1972, un scientifique français descendit dans les entrailles de la Terre… pour tester les limites de l’esprit humain.

Il s’appelait Michel Siffre, géologue et chercheur en chronobiologie, obsédé par une question unique :
> Le temps est-il quelque chose que nous vivons… ou quelque chose que nous créons à l’intérieur de nous-mêmes ?
Pour y répondre, il décida de s’isoler totalement du monde.
Il entra dans une grotte profonde du Texas, à plus de 130 mètres sous terre.
Aucune lumière. Aucune montre. Aucun contact humain.
Seulement une obscurité absolue, un silence si dense qu’il pouvait entendre battre son propre cœur, comme le martèlement d’un marteau dans le vide.
Michel descendit avec le strict nécessaire : un peu de nourriture, une lampe faible, et un dispositif scientifique pour envoyer des signaux à son équipe à la surface.
Mais il ignorait qu’il s’apprêtait à vivre une expérience qui bouleverserait à jamais la compréhension humaine du temps.
Les premiers jours, il tenta de garder une routine : manger quand il avait faim, dormir quand la fatigue le gagnait.
Mais peu à peu, quelque chose d’étrange se produisit.
Privé de lever et de coucher du soleil, son sens du temps s’effaça.
Les heures devinrent abstraites, les jours se confondirent comme des rêves sans fin.
Au fil des semaines, son corps créa une nouvelle horloge interne :
il restait éveillé 36 heures d’affilée, puis dormait 12 heures.
Son organisme avait inventé un rythme à lui seul, détaché de toute notion de jour ou de nuit.
Mais le prix à payer fut terrifiant.
Michel commença à halluciner :
il voyait des ombres bouger dans le noir, entendait des voix inexistantes.
Des mots simples lui échappaient.
Il bégayait en parlant tout seul.
Et surtout, il sentait une présence invisible dans la grotte — tout en sachant qu’il était seul.
Après 180 jours, on le fit enfin remonter à la surface.
Quand on lui demanda combien de temps il pensait être resté, il répondit avec assurance :
> « 151 jours. »
Il avait perdu 29 jours… sans même s’en rendre compte.
Le constat fut stupéfiant :
l’isolement total ne modifie pas seulement notre perception du temps,
il reprogramme littéralement notre cerveau.
Michel Siffre venait de démontrer que le temps n’existe pas en dehors de nous…
c’est nous qui le créons.
Son expérience changea la face de la recherche :
elle permit de mieux comprendre les cycles du sommeil,
aida la NASA à étudier les effets de l’isolement spatial,
et éclaira les conséquences psychologiques de la détention solitaire.
Mais derrière cette gloire scientifique, Michel sortit profondément marqué.
Sa mémoire s’était fragilisée, et il lui fallut des années pour se reconstruire.
Il laissa derrière lui un héritage scientifique immense…
et une question qui nous hante encore :
> Le temps est-il une réalité,
ou seulement une illusion que notre cerveau invente pour ne pas se perdre dans le néant ?
Car Michel Siffre l’avait compris mieux que quiconque :
les plus dangereuses des solitudes ne se trouvent pas sous terre…
mais à l’intérieur de nos propres esprits.

The Man Trap

En 1966, Star Trek a présenté l'un des épisodes les plus troublants de toute sa saga : « The Man Trap », une histoire qui ressemblait à de la science-fiction, mais qui au fond parlait de la peur la plus ancienne de l'être humain : être dévoré par ce qu'il désire comprendre.


La créature de l'épisode était un être solitaire, le dernier de son espèce, condamné à se nourrir de sel humain. Capable de prendre n'importe quelle forme, elle imitait les visages, les voix et les émotions. Elle paraissait intelligente, même sensible… mais ce n'était que de la faim déguisée en empathie.
Le scientifique qui a tenté de la protéger l'a confondue avec un être rationnel, et cette erreur lui a coûté la vie. Son amour envers la bête était un avertissement sur les dangers de la compassion aveugle : celle qui tente d'humaniser ce qui en essence est instinct.


Dans la scène finale, lorsque la créature perd son déguisement et attaque le Capitaine Kirk, ce que nous voyons n'est plus un monstre, mais un miroir. Le reflet de l'impulsion primitive qui nous habite encore : le désir, la violence, l'incapacité de nous arrêter même si nous savons que nous détruisons ce que nous aimons.

The Man Trap ne parlait pas d'extraterrestres. Il parlait de nous.




mercredi 22 octobre 2025

Madeleine, ma mère

 

   J'ai demandé à Noëlla pourquoi la détresse, la souffrance, la peur de l'abandon? Pourquoi il faut passer par ces épreuves, des difficultés de la vie qui nous sont présentés. Aimer fait mal quand on découvre que le vrai Amour a une dimension divine. Quand ce qu'on fait pour les autres a un seul but altruiste. Le simple verre d'eau donné prend une dimension divine et répond au commandement de l'Évangile selon Matthieu 10:42. 

Autant le seul outil demeure l'Amour quand on est observateur de détresse, autant le sourire qui résulte de la Paix qui apparait, parfois rarement, mais c'est de capturer cet instant qui nous donne notre dimension dans l'éternité, notre réalité spirituelle.

Quand les épreuves nous aident à apporter la Lumière à l'autre, c'est une réussite. Rien d'écrit dans les médias sociaux ou dans les télévisions... Mais par de simples gestes et intentions que l'on expérimente notre côté Divin.

Je t'aime Maman Mado! xxx 

J. Tremblay, 21 octobre 2025 



 


dimanche 5 octobre 2025

Yuval Noah Harari

 Par Alex Clark

Publié dans The Guardian
Que se passe-t-il lorsqu’un historien à succès international, une journaliste lauréate du prix Nobel de la paix et un ancien homme politique se réunissent pour discuter de l’état du monde et de la direction que nous prenons ?
Yuval Noah Harari est un historien israélien spécialisé dans le Moyen Âge et l’histoire militaire, surtout connu pour ses vastes synthèses sur l’histoire de l’humanité, notamment Sapiens, Homo Deus et, plus récemment, Nexus : Une brève histoire des réseaux d’information, de l’âge de pierre à l’intelligence artificielle.
Maria Ressa, lauréate conjointe du prix Nobel de la paix, est une journaliste philippino-américaine qui a cofondé le site d’information Rappler.
Et Rory Stewart est un universitaire britannique, ancien député conservateur, écrivain et co-animateur du podcast The Rest Is Politics.
Leur conversation a abordé la montée de l’intelligence artificielle, la crise de la démocratie et la perspective d’un « mariage Trump-Poutine », mais elle a commencé par une question centrale à leurs travaux respectifs : comment mener une vie bonne dans un monde de plus en plus fragmenté et fragile ?
Yuval Noah Harari (YNH) — Les gens débattent de cette question depuis des milliers d’années. La principale contribution du libéralisme et de la démocratie modernes a été d’essayer de parvenir à un accord pour être en désaccord : que des personnes différentes puissent avoir des conceptions très différentes de ce qu’est une « vie bonne », tout en vivant ensemble dans la même société, en s’accordant sur quelques règles de conduite fondamentales.
Et le défi a toujours été que ceux qui pensent détenir la réponse absolue à la question de la « bonne vie » essaient de l’imposer aux autres — en partie parce que, malheureusement pour beaucoup d’idéologies, une partie inhérente à la « vie bonne » consiste à tenter de faire en sorte que tout le monde la vive.
Et, plus malheureusement encore, il semble souvent plus facile d’imposer cela aux autres que de le faire soi-même.
Si l’on prend la croisade originelle dans l’Europe chrétienne médiévale : on voyait toutes ces personnes incapables de vivre une vie chrétienne faite de modestie, de compassion et d’amour du prochain, mais capables de parcourir des milliers de kilomètres pour tuer d’autres personnes et tenter de les forcer à vivre selon ces mêmes principes.
Et ce que nous voyons dans le monde aujourd’hui, c’est encore la même chose.
Rory Stewart (RS) — Au cœur de cette observation se trouve cette idée extraordinaire qu’on appelle, globalement, le libéralisme.
C’est une idée devenue très puissante, particulièrement au XIXᵉ siècle, et qui a trouvé une nouvelle forme après la Seconde Guerre mondiale.
Nous en sommes les héritiers : elle supposait des choses comme un ordre international fondé sur des règles, l’idée que les États s’accorderaient sur leur comportement mutuel ; elle plaçait la démocratie en son cœur.
Et bien sûr, cette idée de démocratie contenait beaucoup d’éléments dont Yuval parle : la tolérance, les droits de l’homme — la question de savoir comment protéger la minorité contre la majorité.
Et il y eut une période extraordinaire, probablement jusqu’au milieu des années 2000, où il semblait vraiment possible que ce soit la destination naturelle de l’humanité.
Puis les choses ont commencé à dérailler.
Aujourd’hui, nous vivons dans un monde où presque chaque élément de ce modèle a pris une forme d’ombre :
au lieu de se concentrer sur la démocratie, nous sommes dans un monde dominé par le populisme autoritaire ;
au lieu d’un monde de libre-échange, nous sommes dans un monde de protectionnisme et de tarifs douaniers ;
au lieu d’un ordre international fondé sur des règles, nous sommes dans un monde d’isolement où les forts font ce qu’ils veulent et les faibles subissent ce qu’ils doivent.
Et tout cela, bien sûr, est renforcé par les réseaux sociaux et de plus en plus par l’intelligence artificielle.
Yuval Noah Harari — Nous sommes en train de créer une superintelligence, et tout porte à croire qu’elle sera super-illusoire.
Maria Ressa (MR) — La plus grande question aujourd’hui est de savoir si l’impunité va régner, car il est clair, d’après ce qui se passe dans le monde physique et virtuel, qu’un ordre international fondé sur des règles ne fonctionne plus.
Comment mener une bonne vie quand les grandes entreprises technologiques utilisent la surveillance à des fins lucratives, pour nous manipuler et continuer à engranger de l’argent ?
Nous sommes désormais ciblés individuellement par une technologie capable d’atteindre le niveau cellulaire de chaque démocratie.
Toutes les cinq grandes religions du monde affirment que le combat essentiel pour mener une bonne vie est le combat intérieur : votre meilleur moi contre votre pire moi.
« Fais aux autres ce que tu voudrais qu’ils te fassent » — c’est simple.
Mais comment maintenir ces valeurs quand la manière même dont nous nous connectons les uns aux autres est corrompue ?
YNH — Ce qui est nouveau dans la situation actuelle, c’est que nous avons désormais la technologie pour pirater les êtres humains et manipuler ce combat intérieur d’une manière qui était tout simplement impossible au Moyen Âge ou même au XXᵉ siècle.
Les grandes entreprises, et quiconque manie cette nouvelle technologie, peuvent à la fois déchiffrer et manipuler les désirs et pensées humaines d’une manière sans précédent.
Et la démocratie libérale, telle qu’elle a été constituée aux XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles, ne sait tout simplement pas comment y faire face.
RS — Il y a aussi la possibilité que la technologie commence à nous éclipser.
Si l’on pense à la civilisation, elle s’est longtemps construite autour de grandes figures, de modèles, de héros.
Et qu’est-ce qu’un héros ? C’est quelqu’un qui repousse les limites de ce que signifie être humain.
Nous croyons être une espèce extraordinaire, capable de faire dans la science, la poésie ou le théâtre ce qu’aucune autre espèce ne peut faire.
Le risque de l’intelligence artificielle générale, c’est qu’elle devienne littéralement surhumaine.
À ce moment-là, si elle peut écrire sans effort un poème meilleur que le mien, créer une pièce meilleure que la mienne, soudain, nous sommes diminués.
Maria Ressa (MR) — Ce serait formidable si la technologie qui permet cette transformation était réellement fiable à 100 %. Ce n’est pas le cas.
Mais comme nous avons grandi dans un monde où l’information avait une certaine intégrité, il est beaucoup plus facile de nous tromper : quand on voit quelque chose par écrit, on s’attend à ce que ce soit vrai.
La façon dont l’intelligence artificielle a été introduite dans notre société est complètement déconnectée des faits.
Et je sais que Yuval dit dans son livre que l’information ne concerne pas les faits, mais les histoires que nous racontons ; pourtant, les faits ancrent notre réalité partagée.
J’aimerais vous poser une question :
pensez-vous que les gens sont fondamentalement bons ou fondamentalement mauvais ?
Je sais que j’ai l’air très religieuse en disant cela, mais cela change tout, car ce que nous faisons aujourd’hui dans l’écosystème de l’information publique — la dégradation de la démocratie, notre capacité à élire démocratiquement des dirigeants illibéraux — vient du fait que nous avons réduit au silence la bonté de l’humanité.
J’ai couvert les pires aspects de l’humanité, j’ai vu des gens s’entre-tuer, j’ai été dans des zones de guerre.
Mais j’ai aussi été dans des endroits frappés par des catastrophes naturelles où les gens se montrent d’une générosité incroyable.
Nous n’aurions pas survécu aux six années de présidence de Rodrigo Duterte s’il n’y avait pas eu des gens qui donnaient non seulement d’eux-mêmes, mais aussi de leur argent pour soutenir Rappler.
C’est cela qui est en jeu, selon moi.
J’ai été dans des zones de guerre. Mais j’ai aussi vu, lors de catastrophes, à quel point les gens pouvaient être généreux.
— Maria Ressa
Yuval Noah Harari (YNH) — L’une des observations les plus importantes est que la bonté n’a aucun lien étroit avec l’intelligence.
L’intelligence artificielle est la technologie la plus importante de notre époque, mais on oublie qu’intelligence ne garantit ni bonté, ni sagesse.
Quand on regarde la grande fresque de l’histoire humaine, on ne voit aucune corrélation claire entre intelligence et compassion, ni même avec une perception lucide de la réalité.
Homo sapiens est, de loin, l’espèce la plus intelligente sur la planète, et pourtant, c’est aussi l’espèce la plus illusionnée :
les humains croient à des absurdités qu’aucun chimpanzé, éléphant ou rat ne croirait jamais.
Nous sommes maintenant en train de créer une superintelligence, et tout porte à croire qu’elle sera super illusionnée.
Rory Stewart (RS) — Yuval est particulier, parce qu’il est capable de réfléchir à ce que nous pourrions devenir d’ici deux cents ans.
Mais essayons de penser à vingt ans plutôt.
Quand nous imaginons l’avenir, nous le faisons souvent depuis la Silicon Valley, en supposant que le futur ressemblera à Star Trek, et qu’Elon Musk partira pour Mars.
Mais pour une grande partie de l’humanité — peut-être la moitié — dans les décennies à venir, des centaines de millions de personnes vivront avec moins de deux dollars par jour, et des milliards avec moins de cinq.
Le deuxième point, c’est que les conflits changent.
Nous le voyons à Gaza, et dans une certaine mesure en Ukraine : les pays riches, dotés de technologies avancées, peuvent infliger des dégâts dévastateurs à leurs voisins tout en prenant très peu de risques eux-mêmes.
À cela s’ajoute une course mondiale aux armements.
En Europe, par exemple, nous augmentons désormais nos dépenses militaires jusqu’à 5 % du PIB.
Cela détournera littéralement des centaines de milliards d’euros par an de nos systèmes de santé, d’éducation et de protection sociale,
juste au moment où nos économies stagnent et où nos populations vieillissent.
Ainsi, dans les dix à vingt prochaines années, alors que l’intelligence artificielle continuera à se développer, une grande partie du monde risque de devenir une version plus pauvre et plus terne de notre monde actuel :
les revenus médians stagneront, et les conflits augmenteront.
Maria Ressa (MR) — Je suis tout à fait d’accord avec Rory, mais je suis plus pessimiste.
Je ne pense pas que cela prendra vingt ans.
Aux Philippines, nous subissons en moyenne vingt typhons par an.
Nous voyons des îles s’enfoncer sous les eaux, tandis qu’en Occident, on débat encore pour savoir si le changement climatique existe réellement.
Je pense que la mort du journalisme est imminente — dans six mois ou un an.
Internet se détériore chaque jour un peu plus, et il n’existe aucune protection, même alors que les organisations de presse doivent payer pour que leurs contenus soient exploités.
Le monde en ligne est devenu profondément prédateur, et cela s’est traduit dans le monde réel.
YNH — Si je devais caractériser la tonalité émotionnelle de mon travail ces dernières années, je dirais que je suis dans le métier de l’anxiété —
je crée de l’anxiété à propos de l’intelligence artificielle, du changement climatique, etc.
Mais désormais, il faut passer à un autre projet : reconstruire la confiance.
Car quand il y a trop d’anxiété et qu’on ne peut faire confiance à personne ni à rien, on ne peut plus rien faire.
L’essentiel est donc de rebâtir la confiance dans les institutions humaines : dans les médias, dans les gouvernements, et ailleurs.
La grande question, c’est : comment y parvenir ?
Rory Stewart (RS) — Je dirais que cela passe précisément par la reconstruction de ces institutions humaines.
Mon expérience en tant qu’homme politique, c’est que le gouvernement est bien pire que tout ce que j’aurais pu imaginer.
Liz Truss, ma collègue et supérieure — devenue Première ministre du Royaume-Uni — pensait essentiellement que son travail se résumait à Instagram et à la communication de campagne.
Elle consacrait très peu de temps à la réflexion sérieuse sur les politiques publiques, et méprisait ceux qui se souciaient trop des conséquences réelles de leurs décisions.
Tout est devenu un jeu.
Maria Ressa (MR) — Combien de temps allons-nous faire semblant qu’il existe encore une intégrité dans les élections, alors même que le monde s’effondre ?
Ce qui faisait fonctionner le système international fondé sur des règles, c’est qu’il reposait sur un ancrage moral fort : l’idée que nous agissions pour le bien commun.
Nous nous attendions à ce que les dirigeants mettent un frein à leur avidité.
Et s’ils ne le faisaient pas, les journalistes étaient là pour révéler ces dérives.
Aujourd’hui, alors que les États-Unis semblent ne plus se soucier d’aucun autre pays qu’eux-mêmes, qu’est-ce que cela signifie ?
Est-ce que cela veut dire que nous jetons à la poubelle toutes les valeurs qui avaient été intégrées dans les organisations internationales ?
Si les plus puissants ne travaillent que pour eux-mêmes, alors est-ce que tout devient chacun pour soi ?
Rory Stewart (RS) — Ce que nous voyons, c’est une réapparition d’idées monarchiques, d’une certaine manière.
Les dirigeants qui émergent aujourd’hui sont très différents des dictateurs du XXᵉ siècle.
Ce n’est pas un hasard si, aux États-Unis, un des mouvements contre Donald Trump s’appelle “No Kings” (“Pas de rois”), car il ravive quelque chose de profondément médiéval.
L’un des moments les plus stupéfiants de l’année dernière a été la rencontre entre le président Trump et le président Zelensky à la Maison-Blanche.
Ce qui est apparu très clairement, c’est que Trump ne conçoit pas la politique comme une interaction entre États ou entre peuples —
ni entre le peuple américain, russe ou ukrainien — mais comme une interaction entre individus, entre monarques, entre dynasties.
Quand on lui dit que Poutine a rompu des accords précédents, Trump répond :
« Il a rompu un accord avec Biden, il a rompu un accord avec Obama, pas avec moi. »
Et l’implication, c’est que l’accord n’existe pas entre la Russie et les États-Unis, mais entre deux personnes.
Et tant qu’il est président, l’accord tient.
Mais s’il est remplacé par quelqu’un d’autre, l’accord meurt avec lui.
Nous assistons donc au retour d’une conception dynastique du pouvoir,
comme si la politique redevenait une affaire de familles.
C’est un peu fou — mais pas complètement — d’imaginer, par exemple, une solution à la guerre en Ukraine où Barron Trump épouserait la petite-fille de Poutine,
et où la Crimée et le Donbass deviendraient leur royaume.
Yuval Noah Harari (YNH) — Permettez-moi d’ajouter une remarque à propos de cette idée monarchique :
au XXᵉ siècle, les dictateurs servaient une idéologie, ce qui les limitait d’une certaine manière.
Un dictateur communiste, par exemple, devait promouvoir l’idéologie communiste — il ne pouvait pas faire absolument tout ce qu’il voulait.
Mais avec les nouveaux dirigeants, comme Trump ou Benjamin Netanyahu en Israël, il n’y a plus d’idéologie.
Ce qui est frappant chez eux, c’est l’immense liberté d’action qu’ils s’accordent.
Rory Stewart (RS) — Ce qui est frappant à propos de notre époque moderne, c’est que nous avons perdu le vocabulaire éthique qui nous permettait de juger nos dirigeants.
Fondamentalement, qu’est-ce que Donald Trump ?
Il est sans honte.
Il serait très difficile pour Aristote, Cicéron, les théoriciens de la politique de la Renaissance, ou même les rédacteurs de la Constitution américaine,
d’imaginer un degré de honte si bas, un mépris aussi total pour la Constitution, pour les minorités, pour la vérité —
et surtout, cette mise en scène publique de l’immoralité.
Et il est tout aussi difficile d’imaginer que nous vivions dans un monde où nous serions tentés de simplement profiter du spectacle,
où nous aurions perdu notre capacité à être choqués.
Trump fait chaque jour trois ou quatre choses qui, dans l’ancien monde, nous auraient horrifiés jusqu’au plus profond de nous-mêmes.
Maria Ressa (MR) — Lors de la visite de Zelensky à la Maison-Blanche,
j’ai été choquée de voir que les journalistes en “breaking news” se contentaient de répéter les mensonges de Trump.
Ils auraient pu utiliser ce qu’on appelle un “sandwich de vérité” :
« La Russie a envahi l’Ukraine. Le président Trump dit ceci. La Russie a envahi l’Ukraine. »
Dans le journalisme, nous devons évoluer :
nous ne pouvons plus nous cacher derrière le “il a dit / elle a dit”.
Nous devons désormais affirmer clairement quand quelqu’un ment,
car ce sont les faits.
Concernant la technologie, nous ne pouvons pas vivre sous une surveillance motivée par le profit.
Nous ne pouvons pas continuer à être manipulés de cette façon,
car cela encourage le pire de ce que nous sommes.
Chez Rappler, nous avons commencé à développer une application de messagerie il y a deux ans.
Notre vision est celle d’un écosystème mondial de l’information,
mais fondé sur des communautés locales solides autour des organisations de presse.
C’est ainsi que nous avançons :
nous adoptons la technologie,
nous la dénonçons quand elle se trompe,
nous regardons notre histoire en face,
et malgré tous les problèmes des démocraties,
nous n’avons toujours pas trouvé de meilleur système que celui-là.
Bien sûr, tout cela pourrait s’effondrer bientôt —
mais nous continuons à nous battre.
Yuval Noah Harari (YNH) — Je pense que davantage de gens doivent comprendre que nous devons faire le travail nous-mêmes.
Il existe une tendance à croire que la réalité finira par s’en charger —
que si certains prônent des absurdités, soutiennent des politiques illogiques ou ignorent les faits,
alors tôt ou tard, la réalité leur donnera tort.
Mais l’histoire ne fonctionne pas ainsi.
Si vous voulez que la vérité triomphe,
si vous voulez que la réalité l’emporte,
alors chacun d’entre nous doit faire sa part de travail difficile.
Choisissez une chose, concentrez-vous dessus,
et espérez que d’autres feront de même.
C’est ainsi que nous éviterons les extrêmes du désespoir.

Cas d'étude sur la Manipulation

  Éditorial du New York Times, par le comité de rédaction. Étant donné tout le bruit conspirationniste entourant l’affaire Jeffrey Epstein, ...