La sérendipité est un concept qui désigne la capacité de l’être humain à faire des trouvailles heureuses, sans avoir planifié sa découverte. La sérendipité, c’est trouver ce que l’on ne cherchait pas. Ce concept permet de parler de l’existence de découvertes non-anticipées. On peut employer comme synonyme « sagacité accidentelle » ou celui proposé par l’Académie française, la « fortuité ».
Ce concept se distingue de la simple découverte faite par hasard. En effet, la sérendipité renvoie au fait que, par une certaine disponibilité intellectuelle, l’être humain est capable d’inventer quelque chose à partir d’une erreur ou du hasard, d’en tirer une conclusion intellectuelle pour produire quelque chose de nouveau. La sérendipité demande un « esprit préparé ». En d’autres termes, la sérendipité est l’art de profiter d’occurrences inattendues. Ainsi, Christophe Colomb (1451 – 1506) n’a pas fait « découvrir » l’Amérique à l’Europe par un complet hasard. L’explorateur cherchait une nouvelle route maritime pour atteindre les Indes. Son entreprise aboutit à la « découverte » d’un nouveau continent.
Sérendipité est un terme rare, emprunté à l’anglais. Ce terme aurait été inventé par Horace Walpole (1717 – 1797), écrivain et homme politique anglais du XVIIIe siècle, dans une lettre écrite à Horace Mann du 28 janvier 1754. Horace Walpole aurait tiré ce terme de la lecture d’un conte oriental, Les Voyages et Aventures de trois princes de Serendip (The Travels and Adventures of Three Princes of Serendip), qui raconte l’histoire de trois princes naviguant en quête de fortune vers l’île de la soie, nommée Serendip. Ce nom serait en réalité une déformation de Sri Lanka. Tout au long de leur voyage, les princes font des découvertes incroyables sur l’île et apprennent des choses sans l’avoir prévu.
L’exemple le plus célèbre de sérendipité est la découverte de la pénicilline par Alexander Fleming (1881 – 1955). En effet, le scientifique britannique se rend compte que, dans des boîtes de Petri dans lesquelles il avait fait pousser des staphylocoques, certaines zones avait été épargnées par la bactérie, grâce à l’invasion fortuite d’un champignon, le Penicillium notatum. Le téflon a été découvert en 1938 par le chimiste américain Roy Plunkett (1910 – 1994) alors qu’il travaillait sur la conception d’un nouveau réfrigérant en refroidissant dans de la neige carbonique un gaz, du tétrafluoroéthylène. Le « post-it » est né de l’invention fortuite d’un antidérapant peu efficace au milieu des années 1960 par Spencer Silver, reprise par Art Silver au milieu des années 1970 qui l’applique sur de petites feuilles de papier adhésif.
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