lundi 17 mars 2025

L'herbe est bleue

 Un âne dit au tigre :

— L'herbe est bleue.
Le tigre rétorque :
— Non, l'herbe est verte.
La dispute s'envenime et tous deux décident de soumettre leur différend à l’arbitrage du lion, le roi de la jungle.
Bien avant d’atteindre la clairière où le lion se repose, l’âne se met à crier :
— Votre Altesse, n’est-ce pas que l’herbe est bleue ?
Le lion lui répond :
— Effectivement, l’herbe est bleue.
L’âne, ravi, insiste :
— Le tigre n’est pas d’accord avec moi ! Il me contredit et cela m’ennuie. S’il vous plaît, punissez-le !
Le lion déclare alors :
— Le tigre sera puni de cinq ans de silence.
L’âne, fou de joie, s’éloigne en sautillant et répétant :
— L’herbe est bleue… l’herbe est bleue…
La leçon du lion
Le tigre accepte sa punition, mais demande une explication au lion :
— Votre Altesse, pourquoi m’avoir puni ? Après tout, l’herbe n’est-elle pas verte ?
Le lion répond calmement :
— En effet, l’herbe est verte.
Le tigre, encore plus surpris, questionne :
— Alors pourquoi me punissez-vous ?
Le lion explique alors :
— Cela n’a rien à voir avec la couleur de l’herbe.
— Ta punition vient du fait qu’il n’est pas possible qu’une créature courageuse et intelligente comme toi ait perdu son temps à discuter avec un fou et un fanatique.
— Il y a des gens qui, quelles que soient les preuves qu’on leur présente, ne sont pas en mesure de comprendre.
— D’autres, aveuglés par leur ego, leur haine et leur ressentiment, ne désirent qu’une seule chose : avoir raison, même lorsqu’ils ont tort.
Moralité
Ne perds jamais ton temps à argumenter avec des esprits fermés.
Quand l’ignorance crie, l’intelligence se tait.
Ta paix et ta tranquillité n’ont pas de prix.

samedi 15 mars 2025

Vieillir

 

Ce n'est pas facile de vieillir.
Il faut s'habituer à
marcher plus lentement,
dire adieu à celui que l'on était
et saluer celui que l'on est devenu.
Il est difficile de fêter un anniversaire.
Il faut apprendre à accepter son nouveau visage,
à marcher fièrement avec son nouveau corps,
à laisser tomber la honte,
les préjugés et les peurs qui viennent avec l'âge,
et laisser arriver ce qui doit arriver,
laisser partir ceux qui doivent partir,
et laisser rester ceux qui veulent rester.
Non, ce n'est pas facile de vieillir.
Il faut apprendre à n'attendre rien de personne,
à marcher seul, à se réveiller seul,
et à ne pas se reconnaître chaque matin,
la personne que l'on voit dans le miroir,
et accepter que tout est fini—
la vie aussi,
et savoir dire adieu à ceux qui partent,
se souvenir de ceux qui sont déjà partis,
et pleurer jusqu'à être vidé,
jusqu'à être desséché de l'intérieur,
pour que de nouveaux sourires puissent éclore,
de nouveaux espoirs et de nouveaux désirs.
 
— Alejandro Jodorowsky

 
 
 

 

vendredi 14 mars 2025

PASCAL ET VOLTAIRE : LA FOI ET LA RAISON

 PASCAL ET VOLTAIRE : LA FOI ET LA RAISON

Scène : Un salon du XVIIIe siècle, un feu de cheminée crépite dans l’âtre. Blaise Pascal, l’écrivain et philosophe du Grand Siècle, se tient assis dans un fauteuil, le regard grave. En face de lui, Voltaire, philosophe des Lumières, affiche un sourire moqueur, une coupe de vin à la main. La conversation s’engage…
Voltaire :
Ah, cher Pascal ! Je suis honoré de cet échange. Permettez-moi de vous dire que vos Pensées sont admirables, mais… à bien des égards, elles me semblent l’œuvre d’un esprit tourmenté, prêt à sacrifier la raison sur l’autel de la foi.
Pascal :
Monsieur de Voltaire, je vous rends hommage pour votre talent, mais vous confondez la raison et l’orgueil humain. Mon esprit cherche la vérité, et j’ai compris que la raison seule ne peut combler le vide de l’âme. Seule la foi nous élève au-delà de notre condition misérable.
Voltaire (souriant) :
Ah ! Voilà bien cette misanthropie janséniste dont vous êtes le héraut. Vous peignez l’homme en être misérable, accablé de péché, alors que je le vois perfectible, capable de progrès par la lumière de la raison.
Pascal :
Vous ne niez donc pas que l’homme est faible et corrompu ?
Voltaire :
Certes, il a ses travers, mais il est aussi doué d’intelligence, et c’est par elle qu’il s’élève. Or, que faites-vous ? Vous le jetez dans les bras d’un Dieu inconnaissable et capricieux, et vous lui demandez de renoncer à sa pensée critique !
Pascal :
Je ne renonce pas à la raison. Au contraire, je l’utilise pour montrer qu’elle a ses limites. La raison seule ne peut prouver ni infirmer l’existence de Dieu. C’est pourquoi j’ai proposé mon fameux pari : si Dieu existe et que vous croyez en Lui, vous gagnez tout ; s’Il n’existe pas, vous ne perdez rien. Mais si vous refusez d’y croire et que Dieu existe, alors vous perdez tout.
Voltaire (riant) :
Ah ! Votre pari… C’est donc un jeu de hasard que vous proposez à l’humanité ? Croire par calcul ? Quelle triste religion que celle qui naît d’un raisonnement d’arithméticien !
Pascal :
Vous moquez-vous de la prudence ? Lorsqu’il s’agit d’un enjeu aussi grand que le salut de l’âme, un homme sensé ne devrait-il pas considérer la possibilité de l’existence de Dieu ?
Voltaire (secouant la tête) :
Vous oubliez que votre Dieu est celui d’une Église qui a brûlé des hérétiques, censuré les esprits libres et semé l’intolérance. Moi, je défends un Dieu de raison, un Être suprême qui ne demande ni crainte ni soumission aveugle.
Pascal :
Mais sans révélation divine, votre Dieu reste une abstraction froide. La raison ne suffit pas à combler le besoin de justice de l’homme. Seule la foi donne un sens à l’existence, une espérance face à la mort.
Voltaire (plus sérieux) :
Certes, la question de la mort trouble même les esprits les plus éclairés. Mais c’est précisément pour cela que je refuse d’ajouter des illusions à nos peurs. Mieux vaut combattre l’injustice sur cette terre, améliorer la condition humaine, plutôt que d’attendre un salut incertain dans un autre monde.
Pascal :
Vous placez votre espoir dans le progrès, mais l’homme, livré à lui-même, est condamné à l’erreur. Regardez autour de vous : la science progresse, et pourtant l’injustice demeure. Sans Dieu, tout est permis, et la morale s’effondre.
Voltaire (prenant une gorgée de vin) :
Voyez-vous, cher Pascal, c’est là où nous différons. Vous cherchez le salut dans l’au-delà, tandis que moi, je veux rendre ce monde plus juste. Je combats l’obscurantisme, mais je ne condamne pas l’espérance. Simplement, je pense qu’elle doit s’enraciner dans l’ici et maintenant.
Pascal (soupirant) :
Peut-être, Monsieur de Voltaire. Mais viendra le jour où l’homme, face à l’absurde, se demandera : pourquoi suis-je ici ? Et alors, il ne lui restera qu’un choix : le néant ou Dieu.
Conclusion :
Dans cet échange, Voltaire incarne la raison et la quête du progrès humain, tandis que Pascal défend la foi comme réponse aux limites de la rationalité. L’un veut libérer l’homme par la connaissance, l’autre voit en Dieu la seule vérité capable de donner un sens à l’existence. Pourtant, malgré leurs divergences, leur dialogue révèle une tension féconde : celle entre la raison et la foi, entre l’immanence et la transcendance, entre la lumière de l’esprit et l’obscurité du mystère.



jeudi 13 mars 2025

Reflets du temps

 

Des scientifiques confirment l'existence incroyable des reflets du temps

lundi 10 mars 2025

Helen Mirren

 Helen Mirren a dit un jour :

"Avant d’entrer dans une dispute avec quelqu’un, demandez-vous : cette personne est-elle mentalement assez mûre pour comprendre ce qu’est une perspective différente ? Car si ce n’est pas le cas, cela ne sert strictement à rien." Toutes les batailles ne méritent pas d’être livrées. Parfois, peu importe à quel point vous exposez vos idées avec clarté, l’autre ne vous écoute pas pour comprendre, mais simplement pour réagir. Son esprit est figé dans sa propre vision du monde, incapable ou refusant d’envisager un autre point de vue. Insister ne fait alors que vous épuiser. Il existe une différence entre un échange constructif et un débat stérile. Une conversation avec quelqu’un d’ouvert d’esprit, qui valorise la réflexion et l’apprentissage, peut être enrichissante, même en cas de désaccord. Mais tenter de raisonner avec quelqu’un qui refuse de voir au-delà de ses croyances, c’est comme parler à un mur. Peu importe la logique ou la vérité que vous lui présentez, il détournera vos propos, les minimisera ou les rejettera. Non pas parce que vous avez tort, mais parce qu’il n’est pas prêt à envisager une autre réalité que la sienne. La maturité ne se mesure pas à qui remporte une dispute, mais à la capacité de reconnaître quand un débat n’a tout simplement pas lieu d’être. C’est comprendre que votre paix intérieure vaut bien plus que le besoin d’avoir raison face à quelqu’un qui a déjà décidé de ne pas changer d’avis. Toutes les luttes ne méritent pas votre énergie. Toutes les personnes ne méritent pas vos explications. Parfois, la plus grande preuve de sagesse est de s’éloigner. Non pas parce que vous n’avez rien à dire, mais parce que vous savez que certaines oreilles ne sont pas prêtes à entendre. Et cela ne vous appartient pas. Quand pensez-vous qu’une discussion bascule du dialogue constructif au débat stérile ?

dimanche 9 mars 2025

saint Jean

 

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean

01 AU COMMENCEMENT était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.

02 Il était au commencement auprès de Dieu.

03 C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.

04 En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ;

05 la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.

06 Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean.

07 Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui.

08 Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.

09 Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde.

10 Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu.

11 Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu.

12 Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom.

13 Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu.

14 Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.

15 Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. »

16 Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce ;

17 car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.

18 Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.

19 Voici le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? »

20 Il ne refusa pas de répondre, il déclara ouvertement : « Je ne suis pas le Christ. »

21 Ils lui demandèrent : « Alors qu’en est-il ? Es-tu le prophète Élie ? » Il répondit : « Je ne le suis pas. – Es-tu le Prophète annoncé ? » Il répondit : « Non. »

22 Alors ils lui dirent : « Qui es-tu ? Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? »

23 Il répondit : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. »

24 Or, ils avaient été envoyés de la part des pharisiens.

25 Ils lui posèrent encore cette question : « Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète ? »

26 Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ;

27 c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. »

28 Cela s’est passé à Béthanie, de l’autre côté du Jourdain, à l’endroit où Jean baptisait.

29 Le lendemain, voyant Jésus venir vers lui, Jean déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ;

30 c’est de lui que j’ai dit : L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était.

31 Et moi, je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël. »

32 Alors Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui.

33 Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.”

34 Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. »

35 Le lendemain encore, Jean se trouvait là avec deux de ses disciples.

36 Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu. »

37 Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus.

38 Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi – ce qui veut dire : Maître –, où demeures-tu ? »

39 Il leur dit : « Venez, et vous verrez. » Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi).

40 André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jésus.

41 Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie » – ce qui veut dire : Christ.

42 André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre.

43 Le lendemain, Jésus décida de partir pour la Galilée. Il trouve Philippe, et lui dit : « Suis-moi. »

44 Philippe était de Bethsaïde, le village d’André et de Pierre.

45 Philippe trouve Nathanaël et lui dit : « Celui dont il est écrit dans la loi de Moïse et chez les Prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus fils de Joseph, de Nazareth. »

46 Nathanaël répliqua : « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » Philippe répond : « Viens, et vois. »

47 Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui, il déclare à son sujet : « Voici vraiment un Israélite : il n’y a pas de ruse en lui. »

48 Nathanaël lui demande : « D’où me connais-tu ? » Jésus lui répond : « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. »

49 Nathanaël lui dit : « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! C’est toi le roi d’Israël ! »

50 Jésus reprend : « Je te dis que je t’ai vu sous le figuier, et c’est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. »

51 Et il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. »

Matière noire